À Ottawa, tout le monde vient voir les tulipes. Elles sont chaque printemps aussi belles avec leur forme régulière et leurs couleurs vives et variées. Malgré tout, je leur préfère une autre plante à floraison printanière: les magnolias, plus primitifs, plus rustiques, mais aussi tellement plus sensuels.
J’aime beaucoup chez les magnolias cette forte sensualité qui se dégage de la multitude des fleurs, avec leurs pièces florales charnues et leur parfum suave.
Il existe environ une centaine d’espèces de magnolia dans le monde, principalement dans les climats tempérés chauds. Ils font partie d’une lignée très ancienne de plantes à fleurs apparues sur Terre avant les insectes, il y a environ 95 millions d’années.
Ici en Ontario (et au Canada) une seule espèce de magnolia est indigène: le magnolia acuminé, un arbre rare et en péril au pays. La majorité des magnolias qu’on voit dans les jardins, les rues, et à l’arboretum de la ferme expérimental sont appelés magnolia de Soulange. Cet arbre cultivé est planté un peu partout dans les régions chaudes de l’est de l’Amérique du Nord.
Le magnolia de Soulange est un arbre buissonnant et spectaculaire avec ses nombreuses grandes fleurs blanc rose à pourpre qui apparaissent avant les feuilles. Il est le produit d’une croisement que le botaniste français Étienne Soulange-Bodi a créé à son chateau en 1820 entre deux espèces provenant de Chine: magnolia Yulan et magnolia lis. Dans les années qui ont suivi ce croisement, on a propagé cet arbre hybride ailleurs en Europe et de là en Amérique du Nord. Au fil du temps, on a créé une grande variété de cultivars à partir de ce croisement.